Des deux maux il faut choisir le moindre [Libre]

Le soleil était haut dans le ciel lorsque Nuru aperçu la gueule béante des gorges. Derrière elle, une immensité désertique et aride à perte de vue : le désert. Devant elle, un long corridor aux parois raides et difficiles à escalader : des gorges. La jeune lionne ne savait quelle direction choisir ... D'une démarche lente et pesante, Nuru s'avança à l'ombre du gouffre et s'assit quelques instants pour réfléchir.

Sa petite excursion le long des frontières du désert avait été plus difficile et fatiguante qu'elle ne l'aurait cru. Bien que n'ayant pas pénétrée au cœur même de cette immensité de sable, les proies et les points d'eau s'étaient faits rares. Nuru ne pouvait pas continuer plus longtemps a errer dans les parages. Elle avait besoin de viande fraiche et d'eau avant de ne plus être capable de chasser seule ... Or, ce n'était pas dans le désert qu'elle trouverait les ressources nécessaires à sa survie.

La mine basse, Nuru porta son attention sur l'entrée des gorges. Étaient-elles longues ? Ses parois pouvaient-elles être escaladées ? Tant de questions se bousculaient dans sa tête. En effet, Nuru avait beau être une jeune lionne, la vie lui avait appris à ne pas s'aventurer dans un endroit dont elle ne pourrait pas s'échapper si besoin. Or, ces gorges ressemblaient à une gigantesque nasse. Une fois à l'intérieur, Nuru n'aurait ne pourrait plus qu'avancer ou reculer ... cette perspective ne l'enchantait guère ... et si elle faisait une mauvaise rencontre ? Son état physique ne lui permettrait pas de livrer un combat, quant à prendre la fuite ... elle se sentait tellement lasse et épuisée qu'elle n'irait sans doute pas bien loin avant d'être rattrapée par ses poursuivants ... Et pourtant ... Nuru devait prendre ce risque. Retourner vers le désert signerait sa mort, tandis que les gorges déboucheraient peut-être sur des terres plus hospitalières.

D'un pas lent et lourd, Nuru se releva et après avoir toisé une dernière fois les immenses murs de pierre qui s'élançaient de chaque côté du gouffre, pénétra dans le corridor. L'atmosphère y était lourde et pesante. La chaleur s'élevait du sol en petites volutes ondulantes. Tout cela n'avait rien de très rassurant.